survie à la clé

/hj/ et c'est partis pour le dernier round de mes rp imaginariens... j'vous préviens tout de suite c'est une quête qui risque pas de faire un post XD
Vous y retrouverez comme d'hab mon style épique avec du sérieux mais aussi une bonne louche d'humour.

hésitez pas pour une dernière tournée de com ^^
bonne lecture !/hj/

contexte :

Ce rp se déroule un an après la guerre civile de la Crise de l'Energie. Lael et ses compagnons, après avoir élevés leurs dragons pendant un an au Sanctuaire dans un autre espace-temps, sont revenus mettre de l'ordre et instaurer la paix.

Mais très fragile, cette paix... La donne politique a changée. Imaginaria est divisée en 'principautés', et si tout le monde a accepté -de mauvaise grâce- le retour de l'ancien gouvernement, c'est en leur donnant un rôle de gardiennage, mais aucunement les pleins pouvoirs.

De plus, avec la fin de l'Energie, même s'il est toujours possible de faire de la magie grâce à 'l'énergie résiduelle', le statut glorifié de tout ce qui touchait à la magie se retrouve plus bas que terre. La magie devient dangereuse à utiliser, aussi bien techniquement que socialement. Le peuple, auparavant contrôlé par l'Energie, a pris violemment son indépendance avec la magie pendant la guerre civile, en s'en prenant aux mages. Et même si le cessez-le-feu à été instauré, beaucoup continuent de voir la magie et leurs représentants d'un mauvais oeil.
Il reste des adeptes de la magie, mais souvent ils préfèrent agir discrètement. Certains, devenus extrémistes, posent d'ailleurs problèmes, renforçant la haine du peuple. Quand aux institutions magiques, elles continuent de vivre tant bien que mal. Mais le Temple est à moitié déserté, et au sein des Hautes Instances, les mages supérieurs et les Gardes des HI tremblent derrière les murs de crainte d'un attentat.

De même, c'est tout juste si on maintient l'activité du Palais des Ambassadeurs, étrangers comme indigènes se rappelant bien trop l'effroi du massacre du 21 Erbmevon 4997 AFI... sans parler de l'échec de la Fête du Printemps quelques mois plus tard, qui a tournée au drame avec l'attentat qui a fait 3 morts, 2 blessés graves, et une vingtaines de blessés légers. Avec bien sûr un effet plus que désastreux au niveau diplomatique : même si certains ambassadeurs qui avaient eut le courage de venir, malgré les risques liés aux troubles internes, ont fait part de leur soutiens inébranlables, la plupart ont rompus tout contacts en jurant que les imaginariens sont devenus fous et qu'il n'y a plus moyens de traiter avec eux.

Au final, le centre du nouveau gouvernement se situe au sein de la Montagne Sacrée. Car y palpite le coeur de l'île : la centrale énergétique contrôlant le bouclier qui l'englobe entièrement. Et tout autour, les grottes semi-ouvertes abritant dragons et dragonniers. En effet Lael a fermé sa Tour d'Ivoire, et ses compagnons ont abandonnés leurs appartements du centre-ville, n'ayant pas de place pour leurs dragons et voulant être au plus près de ce lieu plus que vital pour Imaginaria.
Résultat, c'est le seul lieu vraiment sûr pour la magie, et un bon nombres de mages et prêtresses sont venues se placer sous leurs protections, truffant la Montagne Sacrée de tellement de 'retraites' qu'on en vient à parler de 'gruyère'.

Les grottes ont aussi été aménagées en divers bureaux et autres salles de réunion, en veillant à ce que la zone de travail soit bien séparés des zones de vies, que ce soit des grottes-appartements privés de chacun, que des aires de repos, de repas etc. Bref, 'la fourmilière' est assez bien aménagés pour respecter la vie privée de chacun, et les Puissances savent que les bureaucrates venant ici n'ont nulles envies -ni intérêts- de se retrouver nez à nez avec un dragon pas forcément bien réveillé !

C'est dans le 'bureau' de Lael que commence cette aventure, un doux matin d'Erbmetpes 4998 AFI. L'horloge sonne sept heures, couvrant brièvement le gai gazouillis d'oiseaux du petit jardin attenant. Dans un ensemble étrangement attirant, les Rouges-Queues, Chantes-Perles et autres oiseaux multicolores, apportent un contrepoids harmonieux aux ronflements graves de Lenth. La Reine Or, dragonne de Lael, rajoute en effet une profondeur de baryton qui résonne dans toute les grottes environnantes, en faisant doucement vibrer les âmes et les coeurs -d'effroi pour certains, de tendresse pour d'autres.

***

« ... et donc, on est obligé de prendre en compte leur mécontentement de manière officielle, à moins que tu ne souhaites avoir une mutinerie sur le dos. Le problème c'est que d'un autre côté... »

C'est Althéa, la mine volontaire, le menton porté en avant, qui déballe son rapport à la Grande Prêtresse Lael.

Enfin ex-Grande Prêtresse. En effet ce titre n'a plus grand sens, même si on l'utilise encore, par tradition. Histoire de se dire que non, il reste encore des ptits bouts de l'Imaginaria d'avant la Crise, avant que les Accord du Monts Liberté ne renomme l'ensemble de l'île « Les Indépendances Unifiées d'Imaginaria » (de manière pratique on continue de parler d'Imaginaria, ou des indep').

On appelle plus communément Lael 'la Gardienne'. Pour son rôle déterminant dans la fragile paix instaurée, et puis par ce que le vieux titre de Gardienne d'Imaginary reste d'actualité -et bien plus qu'on ne le pense.

Mais l'ancien titre de « Grande Prêtresse », vidée de son sens depuis la disparition de l'Energie et la division interne de l'île, reste. C'est cela l'Imaginaria d'après Crise : faire du patchwork entre l'ancien et le nouveau, et tant qu'à faire garder des symboles rassurants pour l'unité de l'ensemble.

Tout comme l'Empreinte de la patte du Faucon qui reste l'emblème national – à défaut de n'avoir pas sû se mettre d'accord aux bouts de plusieurs mois de chamailleries.

Désormais Lael et ses sbires -que l'on ne nomme plus les Conseillers mais les Protecteurs, sont en quelque sorte le fil serré qui réunis le tout. Ils se retrouvent dans une position délicate, sous pression, où ils se doivent de ménager la chèvre et le chou, et si possible sans y laisser leurs doigts. Autant dire que c'est un travail d'équilibriste, et sans filet.

Revenons à Althéa et Lael. Le Temps, les horreurs de la Guerre Civile Qui-Ne-Dit-Pas-Son-Nom, et la bataille pour rétablir la paix -précaire-, ont laissés des traces chez les deux femmes. Le partage avec leurs dragons aussi.
Plus mûre, Althéa, bien qu'ayant gardé les mêmes cheveux en bataille et le même caractère trempée, se fait un peu plus douce, et arbore un début de rides au coins des yeux. Et même si elle a gardé le pétillant de la jeunesse, on la sent plus amer sur l'humanité et ses dérives.

Quant à Lael, le partage intense avec Lenth, et les épreuves subies, l'ont transfigurés, un peu comme un papillon qui vient de naître. La métamorphose a été profonde. Physiquement, cela se voit : le visage plus ferme, les sourcils plus marqués, le nez plus anguleux. L'allure moins hésitante, le corps plus musclé. Et ses cheveux, roux et rouges, flamboyants sous le soleil...
Elle n'a jamais été aussi elle même, avec une détermination d'acier, une confiance qui ne se laisse plus ronger par le doute. Le changement à été dur. Elle a perdu ses illusions sur 'son' peuple. Elle a du sang de ses frères sur les mains... Mais même si, chaque nuit d'orage, le poids est lourd à porter, elle n'a aucun remords.

On ne change pas le passé, même en ayant un dragon capable de voyager dans le temps...

Althéa constate bien que Lael ne l'écoute plus. Le clairon d'accueil d'un dragon résonne dans leurs grottes, ouvertes et aménagés, de la Montagne Sacrée.

« Tu as entendus ? » demande Lael, semblant soudain agité.

« Quoi le dragon ? Unith et Nawel ont dû rentrer de l'entrainement. Tu les connais, ils aiment bien y aller à l'aube »

« Non, je parles de ça ! »

Et à la seule oreille de la Gardienne d'Imaginary, résonne le pas lugubre d'un marcheur invisible, et le tintement d'un trousseau de clés.

Lael se lève d'un bond.

« Le temps de la Fin est arrivé ! » s'exclame t'elle.

***

/hj/ oulah, ça sent le délire foireux tout ça ^^ /hj/

***

« Mais où se cache t'elle à la fin ?!? »

'craaaaakk'. ça c'était une petite étagère, rejoignant tout son contenu, déversé sur le sol de la grotte, par une Lael très agitée.

Dans l'encart de la porte, Althéa ne prend pas le risque d'être dans son chemin. L'énergie débordante, soudaine et inexpliquée de l'ex-Grande Prêtresse a plutot de quoi faire peur, même pour la farouche guerrière.

« Lael du calme, le monde va pas s'effondrer ! »

« Y'a de grande chance que si sans cette satanée Clé ! Mais où est elle à la fin ?! »

La Gardienne déverse le contenu des tiroirs d'une commode. Le fracas de ses objets personnels vient se mêler aux parchemins jetés en vrac. Elle fouille dans le tas sans se soucier de la casse.

« Lael tu peux me dire ce qui se passe ? »

La 'Gente Dame' a comme qui dirait une réponse grognée plutôt inconvenante.

Althéa n'en prend pas cas, habitué aux sautes d'humeurs de son amie, semblable à un orage d'été : soudain, violent, mais vite partis; et décide d'attendre, les bras croisés.

Un jeune homme aux cheveux dorés et bouclés débarque alors derrière elle. C'est Nemée. Il est resté égal à lui même, à peine moins froussard, toujours aussi présomptueux- même si sa dragonne le bat à plat de couture. Une entaille ridicule lui barre le front, et il en fait sa fierté.

Un objet volant lui arrive dessus... un poignard ouvragé qui se fiche dans le chambranle de la porte, à quelques centimètre de son nez. Nemée fait un bond en arrière en glapissant, le teint soudain pâle.

« Hey ! Tu veux ma peau ou quoi ?! »

Lael ne répond pas, les yeux de plus en plus noirs braqués sur ses affaires, feulant d'obscures imprécations en continuant de balancer tout ce qui lui passe par la main, et ce dans toutes les directions.

Nemée se planque derrière Althéa -comme on l'a déjà dit, sa bravoure est plutôt limité- puis lance d'une voix étranglée « Mais qu'est ce qui se passe ? »

Althéa se contente d'hausser les épaules sans se retourner.

« ...? ... ! Heu Lael t'as conscience que tu fous ton appart' en l'air ? »

Lael lui répond, acerbe : « Si je la retrouve pas, c'est notre monde qui sera fichu ! Et aidez moi plutôt que de glander ! »

Nemée n'ose guère quitter l'abris -relatif- du chambranle de la porte, tandis qu'Althéa s'avance sans crainte, jouant le jeu de 'on agit d'abord, les explications ensuite... lorsqu'elle se sera calmée'.

« Comment la reconnaît on, cette fameuse clé ? »

« C'est une simple clé en fer ! »

« grande ? petite ? »

« taille standard ! »

« signe particulier ? »

« Rien ! » Lael soupire, exaspéré. « L'esprit farceur semble un expert du cache-cache, ce pourquoi je n'arrive pas à la retrouver. Mais c'est vraiment pas le moment ! »

« Hum en effet, une clé ce qu'il y a de plus simple » réplique Althéa sans ironie, la mine pensive.

Tout le monde sait que les clés basiques sont habités par des esprits farceurs, ce pourquoi on les perd tout le temps. Y'a que les idiots de Terriens qui incombent ça au Hasard et à l'Etourderie.

« Fais en une autre » lance Nemée, tentant de prendre le train en route.

La technique imaginarienne dans ce genre de cas étant en effet de créer un double de clée par magie, l'originale s'auto-détruisant. Un système très spécial qui peut être utilisé uniquement par le propriétaire, et ce même sans connaissances magiques.

Lael le fusille du regard. « Elle est unique bougre d'idiot ! Elle n'est pas duplicable ! »

« Ben elle peut pas être Standard alors » murmure l'ex-Conseiller d'une petite voix, n'y comprenant rien.

Il faut savoir qu'en effet, les clés imaginariennes sont réparties en trois catégories : les clés Standards, en fer principalement, utilisés pour la vie courante et les seules à être reproductibles; les clés Spéciales, en argent ou en or, qui gardent des objets magiques précieux, souvent des trésors de Quêtes; et enfin les clés Très Spéciales, souvent en matériaux rares voire impossible (roche de météorite, Mithril Qualité Suprême, foudre, etc...), qui sont en liens avec les éléments pouvant détruire l'univers, ce genre de choses.
Dans notre cas, si ne pas la trouver peut causer la fin du monde, elle devrait donc être dans la troisième catégorie. D'où l'interrogation du blondinet Protecteur.

« Elle se fait passer pour une Standard afin d'éviter de se faire remarquer » explique Lael, agacée. « Les Très Spéciales sont la cible de toutes les pourritures de l'univers je te rappelle. Tu te rend compte du nombre de fois que leurs leurres, exposés au Palais du Souvenir, ont été volés ? Pas moins de 1500 fois sur ce dernier millénaire ! Et elles sont plus protégés que n'importe quel bâtiment politique, que n'importe quel bunker ! »

En parlant, Lael se calme. « Tout ça pour dire, » termine t'elle, « que la meilleure façon pour cette clé suprême de ne prendre de risque, c'est de passer inaperçu. »

Elle se rend alors compte qu'elle n'a pas dit en quoi cette clé est si importante. Elle leur adresse un petit sourire d'excuse, qui illumine comme un phare leur esprit nageant dans le brouillard.

« Comprenez, il n'y a pas objet plus important sur tout Imaginary. Parce que cette clé... C'est la Clé d'Imaginary justement. La Clé de la Création...
Elle peut, pour employer un terme à ton gout Nemée, 'rebooter' notre monde. Refaire tout partir du début. Lorsqu'il n'y avait rien, même pas de vie.
Et, c'est là que cela devient un enjeu majeur : elle détermine aussi les 'conditions' de départ. Par exemple, elle peut décider de laisser la part belle au Néant... Un peu comme on place les pions d'un échiquier. »

Un lourd silence plane à la suite de sa déclaration.

Puis Nemée demande timidement « Alors qu'est ce qui va se passer ? On la retrouve pour pas que notre monde reparte à zéro ? »

« Pas vraiment » répond Lael, un brin mal à l'aise.

« C'est à dire ? »

« Oh j'l'a sent pas cette histoire... » grogne Nemée en mettant sa tête dans ses mains

« La Gardienne d'Imaginary à le devoir de préserver cette clé, afin qu'elle ne tombe pas en de mauvaise mains. On se la transmet de génération en génération, depuis la création de notre monde. Et le moment venu... et ce moment est venu... »

Lael pince ses lèvres, les yeux dans le vague.

« ... oui ? » la relance Althéa.

Lael grimace puis se concentre et replonge dans sa mémoire, ou plutôt dans la mémoire collective des Gardiennes d'Imaginary. Elle cite, la voix grave et mélodieuse :

« Lorsque la Gardienne entendra l'Errant
lorsque l'appel tintera,
trouver la Clé elle devra.

Devant elle, 24 heures,
pour l'amener au Créateur,
et à la fin d'un monde... en substituer un autre »

Un silence rugit dans l'atmosphère. En fond approprié, un gong fatidique semble même résonner.

Nemée la regarde avec des yeux ronds. « J'ai pas compris grand chose » avoue t'il. « Si ce n'est qu'on est mal barré » rajoute il, pâlichon.

Althéa fronce les sourcils : « C'est plutôt nébuleux en effet... Est ce les seules informations dont on dispose ? »

« Juste cette légende de la nuit des temps. »

« En somme, on cherche la clé du grand appart' qu'est notre univers, et on la rend à son proprio ? »

Lael fronce les sourcils. « On peut dire ça comme ça » concède t'elle.

« C'est pas un peu suicidaire ?! J'veux dire, il veut mettre la clé sous la porte non ? Arggg » s'étrangle Nemée.

« Et sais tu où trouver ce 'Créateur' ? » demande Althéa, nullement perturbée.

« Pas encore. Mais la clé nous aidera, si elle décide à se montrer... »

Les deux femmes se remettent alors à fouiller activement, conscientes d'avoir peu de temps. Nemée reste planté comme un idiot, les bras ballant, la bouche ouverte. Il finit par la refermer et lance, perplexe : « ça ne choque personne de savoir qu'on va disparaître dans 24 heures ? »

Aucune réponse autre qu'un bruissement de feuilles de parchemin, et des objets qui s'entre-choquent.

Nemée se gratte la tempe, fronce les sourcils. « En plus si on est fichus de toute façon, pourquoi s'embêter à chercher cette clé de malheur ? »

Althéa s'arrête un instant. « Pour permettre au nouveau monde de ne pas être dominé par les Nemesis. »

« Et sauver notre peau, y'a pas moyens ? »

« Peut être, peut être pas. On ne peut être sûr de rien Nemée, si ce n'est l'importance de cette clé »

« Mouais, à mon goût c'est chercher l'arme de sa propre mort. » lance Nemée en hochant négativement la tête. Puis il continue en mimant la scène « 'Tenez monsieur le bourreau, j'ai retrouvé votre hache. J'met ma tête sur le billot maintenant c'est ça ?' Trop suicidaire pour moi »

Althéa et Lael ne réagissent pas, se contentant de continuer leur fouille.

Le Protecteur blondinet soupire en haussant les épaules, puis grogne en rejoignant l'entrée : « Ben moi j'vais pas passer mes derniers moments dans la paperasses, j'ai besoin d'air, d'alcool, de fi... aiyeuh ! »

Il vient de percuter le torse de Pi. Le grand blond lui adresse un sourir de réconfort un peu forcé tandis que derrière lui, son frangin ne manque pas de lancer : « carambolage à l'entrée ! Pas de blessé au moins ? »

« Très drôle » renâcle Nemée en se tenant le nez. « Figurez vous que y'a de la fin du monde dans l'air les gars »

« on voit ça » réplique Pi en constatant les dégâts causés dans l'appartement-caverne. « En dirait qu'une tornade est passée dans le coin » rajoute il en regardant Lael et Althéa, imperturbables, au centre du capharnaüm.

« Nan mais je parles pas de ça » le reprend Nemée, agacé, nasillant légèrement. « Je parle de la vrai fin du monde, adios amigo y toutti cuanti »

« Vous cherchez quoi ? » demande Pi, intrigué, aux deux femmes à moitiés cachées par le tumulus de fouille.

« Une clé. Basique. Taille Standard. En Fer » réplique brièvement Althéa, les sourcils froncés dans sa concentration.

« Elle doit être importante alors pour foutre un tel bordel » réplique Pi, pragmatique.

« En effet » répond Althéa

L'annonce de la fin du monde arrive alors au cerveau de Pao.
Se retournant vers Nemée, il s'écrie : « Sérieux ?! »

« Et comment ! » acquiesce énergiquement son compagnon.

Pao regarde Nemée un dixième de seconde, puis lance avec un drôle d'air perplexe : « J'suis censé paniquer non ? Pourquoi je panique pas, c'est pas normal ! »

« T'as ptet enfin évolué pti' frère » lance Pi, moqueur.

« Mais heu ! »

« Y'a bien une fin à toute histoire de toute façon. Comme on dit on meurt tous un jour »

« Mais comment vous pouvez ne pas vous y intéresser ? J'suis trop jeune pour mourir ! » braille Nemée en montant de plus en plus dans des aigus désagréable à l'oreille.

« Bah, une bonne aventure de la Mort-Qui-Tue, puis retour à la case départ, une tite écorchure par ci par là en plus. Comme d'hab quoi, pas de quoi paniquer... » réplique Pi en haussant des épaules avant de donner un coup de main aux apprenties archéologues.

« Mais pas du tout vieux ! Je te parles pas de la Peut être mais de la Définitive. De la Fin Du Monde ! » s'excite Nemée, seul dans son truc.

« C'est pas bon pour le coeur vieux » lui réplique Pao, lui tapant gentiment sur l'épaule, tout en furetant de-ci de-là.

« Hey tout le monde s'en fou ou quoi ? La Faucheuse, le Terminus, dernier arrêt tout le monde descend ! Couic, merci à la prochaine ! La FIN DU MONDE MERD... aarrggg ! »

D'un geste prompt, Pi l'attrape par la gorge. « A chaque fois tu nous fais le même cirque pour des cacahuètes ! Encore un mot là dessus et je t'étripe ! »

Les yeux de Nemée sont soudain plus exorbités qu'à l'ordinaire.

« J'peux... en placer... une ? » demande t'il difficilement.

« quoi ? » réplique Pi, agacé.

« J'crois... c'est pas... la clé... là bas ? Argg »

Le blond ébouriffé indique du doigt un endroit dégagé de la pièce, une clé en fer comme mis en avant dans un espace vide...

***

/hj/ Je reviens de mes vacs, et donc à ce rp. Si jamais y'a des lecteurs qui passent ici, svp laissez un com ça fait tjs plaisir ! /hj/

***

Lael est la première a réagir. Elle tente d'happer la clé, tout en ne la lâchant pas des yeux comme si elle pouvais disparaître... Et d'ailleurs, comment est elle arrivée là ? Il n'y avait rien ici, elle vient juste de regarder... Un sentiment confus la saisit. Une vérité lui taraude le bout de la langue. Et c'est au moment où sa main devrait théoriquement saisir la clé qu'elle comprend. Elle la ferme sur du vide !

Lael a alors toutes une série de jurons que nous éviterons de traduire pour les oreilles chastes -?- de nos lecteurs.

« Heu, j'ai rien compris » bredouille Pi.

« Elle était là, elle est plus là... » rajoute Pao, stupéfait. « Comment une simple clé pourrais elle... »

« Elle n'est classique qu'en apparence » prend la peine de leur expliquer Althéa. « O fait Pi, lâche Nemée il devient bleu »

« Ah oui c'est vrai » réplique Pi, tout en lâchant un Protecteur qui reprend son souffle dans un grand bruit d'inspiration. Le grand blond essuie sa main étrangleuse d'un air dégouté, comme s'il avait touché un pestiféré.

« Bon, elle sait disparaître et apparaître à volonté en dirait » remarque t'il avec aplomb.

« C'est cette saleté d'esprit farceur ! » s'écrie Lael, outré. « Comme si c'était le moment de jouer à cache cache ! »

La clé réapparait alors, à l'autre bout de la pièce.

Ni une ni deux, ils se jettent tous sur elle... pour n'attraper que du vide.

Ils se regardent, interloqués.

« Elle est vicieuse celle là ! »

Elle réapparaît dans un troisième endroit.

Ils se précipitent à nouveau... pour ne brasser que de l'air.

La revoilà encore.

Ils la loupent de nouveau, se cognent au passage.

« Fiuuu, elle est rapide » remarque Althéa, commençant à s'essouffler.

Elle réapparaît encore.

Ils s'élancent à nouveau... pour rien.

« Puisqu'on est nombreux, » propose Pi, se tenant les côtes, « il suffit de se répartir dans la pièce et... »

La clé apparaît alors au plafond, bien en évidence... hors d'atteinte. Elle a un éclat brillant, comme si elle leur tirait la langue.

Pi ravale sa langue,dépité.

« J'suis sûre qu'elle nous nargue ! » s'écrie Pao, outré

« Testons une autre méthode » propose Althéa.

« La magie ? »

La guerrière acquiesce, la mine tendue.

Il faut savoir que depuis la Crise de l'Energie, la magie est plus difficile à réaliser car elle doit passer par des 'ponts', généralement des objets imprégnés d'Energie Résiduelle, ou par des êtres magiques comme les dragons -mais c'est réservé à des cas importants, pour ne pas trop fatiguer tout ce joli ptit monde.

Les Protecteurs reculent sagement de quelques pas, Nemée et Pao en profitent alors pour rejoindre la porte et...

« Minute, vous croyez aller où comme ça ? » demande Althéa, les sourcils froncés.

Nemée et Pao s'entre-regardent. Cherchant à se donner une contenance qui sonne absolument faux, Nemée répond :« Ben vu que c'est la fin du monde tout ça... on veux profiter pleinement du temps qu'il nous reste à boire comme des tr... »

Pao lui donne un coup de coude dans l'estomac.

« ...heu, à prier et embrasser notre maman adorée bien sûr, hem »

« ... salut et bonne chance, tout ça ! »

Puis ils filent sans demander leurs reste. Althéa secoue la tête, les bras croisés, en se disant qu'ils ne changeront jamais, puis coule son regard sur un Pi qui semble hésitant.

« Vas 'y » lui lance t'elle tranquillement

« Quoi ? »

« Les rejoindre »

« Oh non, c'est finit tout ça. J'ai murît, enfin un peu » Il lui adresse un sourire niais. « Faut bien que l'aîné montre l'exemple »

Althéa acquiesce, lui donne une tape amicale sur l'épaule, puis ils rejoignent Lael.

« Prête ? »

« Prête » affirme Lael, réprimant un léger frisson.

Les accidents avec l'Energie Résiduelle sont bien trop fréquents à son goût. On appelle les 'Chocs En Retour' (dis familièrement 'CER', ou 'serres') des 'fuites' qui frappent un peu tout et n'importe quoi dans la zone du sort, avec des effets plus improbables les uns que les autres. La dernière fois cela a changé Lael en plante verte pendant une semaine -et depuis elle n'arrive à dormir que sur du bon terreau bien frais.

Lael se place sous la clé, un pas en arrière, Althéa et Pi juste derrière elle. Elle touche nerveusement son diadème, vérifiant que la pierre frontale -du jaspe liseré d'or- y est toujours.

Pour se protéger de ces chocs, même avec ces talismans spéciaux émetteurs et capteur d'énergie (servant en quelque sorte de para-tonnerre), la meilleure arme reste la concentration. Elle prend donc bien soin de se concentrer, l'esprit braqué sur la cible... et elle tire. Un éclair d'énergie jaillit de son diadème... mais frappe à côté. Le plafond devient du lichen à cet endroit.

« oups »

« Je vois que t'as gardé tes envies végétales » raille Pi, hilare.

Lael le fusille du regard, le faisant taire immédiatement.

*Lael était moins susceptible avant de rencontrer Lenth* soupire t'il intérieurement.

# Souvent le Lien perturbe les esprits liés #

Les effluves marines qui accompagnent cette voix ne fait aucun doute sur son origine.

#Aquaeth ! Tu prend encore un bain ? # lui demande t'il, ayant une sensation agréable d'eau, qu'il sait ne pas être la sienne, dans son esprit.

# Agréable non ? Et toi tu t'amuses bien ? #

# En quelque sorte #

# ça a pas l'air folichon # ricane la dragonne émeraude # Viens donc jouer, ça te détendra #

# Plus tard peut être # réplique Pi en sachant pertinemment qu'il y a peut de chance pour qu'il soit libéré de la journée. Après tout, une fin du monde, ça n'attend pas...

***

Pendant ce temps, vexée par la remarque de Pi sur ses envies végétales, le deuxième coup de Lael frappe cette fois ci la clé avec une précision parfaite. La clé tombe au sol, grésille.

Les trois amis attendent, impatients, que l'énergie se dilue assez pour qu'ils puissent la saisir sans aucun risque.

« T'as du groggir ce coquin d'esprit pour un moment » commente Pi

« Pas sûr » murmure Althéa tandis que la clé disparaît à nouveau...

« Malédiction ! »

... pour réapparaître, toujours hors d'atteinte.

« Ptet' qu'un susucre pour l'amadouer... »

« Silence ! » s'écrie Lael, exaspérée.

Un nouveau flux d'énergie jaillit de son diadème. Cette fois ci, c'est un tir d'une espèce de pâte blanchâtre qui vient se blottir contre la clé. Elle tombe, prisonnière de cette espèce de glue.

« Cette fois-ci, on la tient ! » clame Lael, vainqueur, en la tenant fermement dans sa main... une poignée de seconde.

« #&*$$$**&## !?!!!!! »

Comme pour appuyer sa maîtresse, Lenth rugit de rage. Un rugissement si profond qu'il résonne dans toutes les cavernes, les faisant vibrer, et sans aucun doute au delà.

« Elle dormais pas ? » chuchote Pi, blanc comme un linge.

« Si. » répond Althéa, un frisson la parcourant. « La colère et la frustration de Lael a dû la réveiller » commente t'elle, mal à l'aise.

« oO » déglutit le chevalier dragon.

S'il y a bien une chose que Lenth déteste par dessus tout, c'est en effet de se faire réveiller. La Reine Or est alors de mauvaise humeur, et c'est peu dire. Alors tout le monde en subit les frais pendant des jours... D'où le dicton « Qui réveille la Reine se fait foudroyer sur place ».

Pi imagine très bien la scène qui doit se produire, non loin de là. Nemée et Pao, dans une taverne du centre-ville, tremblants sous une table en s'agrippant aux pieds branlants et à leur choppe de bière, tout en gémissant « Planquez vous si vous tenez à la vie »... Ils font toujours ça.

Lael campe fermement ses deux pieds au sol. Comme elle s'y attendait, Lenth vient donner une boutade télépathique à son esprit. On pourrait traduire son geste mental comme une sorte de « qu'est ce qui se passe ? » incisif, sauf que c'est une pichenette qui pourrait retourner n'importe quel esprit comme une chaussette.

Lael lui ouvre son esprit. L'éclat doré de ses yeux semble luire un instant. Si on devait mettre une image sur l'échange qui suit, on pourrait dire que des milliers de mini-éclairs rebondissent d'un esprit à un autre. En un battement de cœur, elle lui fait 'sentir' la situation, elle partage tout ce qu'elle ressent, tout ce qu'elle pense. Avec une grande richesse de détails, et pourtant une rapidité époustouflante. Pour la dragonne, c'est comme si c'était sa propre expérience. Et elles en discutent, mais sans passer par les mots. Par les mini-éclairs déchaînés, elles partagent leurs pensées dans un échange instantané d''idées-sensations'.

Pour le monde extérieur, leur communion n'aura durée que deux secondes.

C'est alors que, intrigués par le réveil tonitruant de la reine des dragons imaginariens, une partie de leurs amis se pointent à la porte. Azerty le rouquin, et Eric le blondinet... la même boucle d'oreille en argent sur le haut de leur oreille gauche, et la même banane en sourire.
Il faut dire que leur façon à eux de réagir au choc de la guerre civile à été de se dévergonder, dans une sorte de 'carpe diem' expérimenté depuis fort longtemps par Pi et Pao.

D'ailleurs cela fait quelques temps qu'Az et Eric sont toujours ensemble, et certains trouvent leurs complicité trop proche pour ne pas être le signe qu'ils sont bien plus que des amis. Il semble qu'Eric se soit enfin décidé à se déclarer. Bien sûr personne n'y trouve à redire, l'homosexualité n'est pas un tabou dans la capitale, et les tendances d'Eric ont toujours été claires. C'est juste qu'ils ne le montrent pas en public, et que cela attire la curiosité de beaucoup, mais tout le monde respecte leur choix -non sans en rire gentiment parfois, comme on rit de la bêtise des humains ou du manque de finesse des nains... de toutes ces choses qui, en sommes, font partis de la nature des gens.

Sans parler de la bizarrerie du hasard qui fait que leurs dragons ont un peu du mal à partager leur relation, l'un étant un mâle attiré par le même sexe, et l'autre... une femelle... Ce qui fait que le premier se permet quelques aventures à droite et à gauche qui font rougir jusqu'aux oreilles Eric -et les chevaliers-dragons correspondants lorsqu'ils le croisent le lendemain, tandis que la deuxième se complaît dans une histoire plus spirituelle que physique avec Loyath, le dragon Lapis-Lazuli de Cassandre !
La prophète s'en satisfait, et vis dans le coup une drôle de relation avec Azerty, qui se révèle plutôt attentionné et timide avec elle, sans aller plus loin... pour le moment. Au final Az se plaît dans cette double relation, et Eric est assez ouvert d'esprit pour ne pas se montrer -trop- jaloux. Ce qui fait que tout le monde trouve son compte dans ce drôle d'embrouillamini relationnel.

Et encore je ne vous parles pas d'Aquaeth et Paeth, les deux dragons, femelles, des deux frères, qui aiment bien 'jouer' ensemble... même si Pi/Aquaeth vivent officiellement une histoire avec Elisabeth/Tempoth !

Et pourtant, non les chevaliers-dragons d'Imaginaria ne sont pas particulièrement plus débridés que le reste des imaginariens, c'est simplement que leur union avec les dragons, souvent du sexe opposé, rend la chose... un brin plus complexe.

***

***

« On passait dans le coin, et vu le boucan qu'à fait Lenth on s'est dit que... oh »

Ils entrent, stupéfait de voir l'appartement-grotte dévalisé. Ils perçoivent aussi très rapidement la colère sourde de l'ex-Grande Prêtresse, et se mettent très vite dans leurs petits souliers.

« Heu pas mal la nouvelle déco... post-apocalyptique c'est ça ? Très... réussit »

Lael leur jette un rapide regard, puis focalise à nouveau son attention sur la clé qui la nargue toujours, hors d'atteinte. « On teste une autre solution » annonce t'elle. « Écartez vous »

« Quoi qu'est ce qui se passe ? » demande Az, perplexe, en touchant Pi du coude.

Lael sort alors le lot de colliers qu'elle porte sur elle, et choisit un talisman rouge à la lueur étrange.

Le même déclic semble se faire chez les Protecteurs... Et soudain, ils ne pensent qu'à fuir ! Azerty et Eric se bousculent, c'est à qui atteindra la porte le premier. Pi court à toute jambes, et étant le plus rapide, franchit le chambranle en tête. Les deux autres gugus s'entre-choquent en voulant passer la porte en même temps. Quand à Althéa, un peu plus mesurée, elle se planque, rapidement mais sans précipitation, derrière une table retournée.

Eric et Az en sont encore à se chamailler à la porte lorsque le talisman se met à briller de plus en plus fortement, comme habité par une flamme intense.

Lael fixe alors la clé d'un regard si noir que même un Nemès en tremblerais.
« Aux grands maux les grands remèdes » feule t'elle, menaçante

La magicienne vérifie son appui au sol, puis tend son esprit, en communion avec Lenth, au maximum. Le talisman se met à grésiller dans ses doigts. Il devient incandescent tandis que de petits éclairs se forment à sa surface, tout en émettant une lumière extraordinairement vive qui continue d'augmenter d'intensité. On sent qu'il se charge d'une énergie terrible, prêt à exploser d'un jet d'une puissance faramineuse.

Il est si lumineux qu'on ne peut le regarder sans se brûler les yeux. Pourtant Lael coule son regard dedans. Et lorsqu'elle relève la tête, ses yeux ont la même force éclatante, à la fois d'un blanc pur et d'une flamme vive, rougeoyant et électrique.

Elle lève ses yeux terrifiants sur la clé, prête à frapper...

Alors la clé se téléporte à nouveau, mais pour se présenter sagement aux pieds de la Gardienne. Une volute de fumée verdâtre en sort, et se matérialise en un petit être translucide.

Lael-Lenth a un sourire effrayant. Un sourire victorieux, mais aussi d'une puissance démesurée. Le sourire de celui qui sait qu'Il est Tout, et que l 'Autre n'est Rien.

Althéa grimace d'angoisse. Lorsque Lael fait appel à toute la force brute de Lenth, elle frôle le bord de la folie des grandeurs. Elle partage alors le sentiment de la Reine Or, imbue de son pouvoir, multipliée par la fusion des deux égos... Alors lorsque les deux sont en colère... ça manque souvent de peu de déraper. Trop de puissance, ce n'est vraiment pas bon. En son temps, l'Energie avait au moins ça de bien : il tempérait les sentiments.

*Allez Lael, reprend toi, rappelle toi ta compassion* murmure t'elle intérieurement en grinçant des dents.

#Tu veux que j'intervienne auprès de Lenth ?# lui demande son dragon, Firenth, de sa voix chaude, presque brûlante.

Althéa sourit intérieurement. Son dragon est sans conteste aussi hardi qu'elle, à la limite de l'inconscience presque. En même temps, il est difficile de discerner le courage de la folie.

#Ne t'y risque pas je t'en prie. Lorsqu'elles sont aussi puissantes, on ne peut les toucher sans s'électrocuter #

#Certes, mais si jamais... ça me tente bien quand même, botter le train à la reine hé hé #

#Firenth !# s'écrie Althéa, riant tout en cherchant à se montrer outrée.

#Ben quoi ?# réplique t'il dans un gloussement.

***

/hj/ je débarque tout juste, c'est vrai que je passe plus vraiment, j'avoue t'as pas perdu de ta verve en tout cas, ça fait plaisir. Mais entre ton trip sur les dragons rajouté à tout le reste ça devient un peu chaotique, faut le dire. après c'est ton trip, donc j'attend de voir la suite pour voir ^^ /hj/

/hj/ c'est sur que les dragons ça fait bcp de nouveaux perso d'un coup. Même moi je m'y perd lol mais bon je sais pas trop comment faire autrement... et c'est d'autant plus dense que j'ai tendance à mettre dans ce rp ce que j'aurais développé dans d'autres si Imag ne s'arrêtait pas "-_- C'est con je sais... enfin bref je m'amuse bien. Merci du com et bonne rentrée

edit : je m'emmêle même dans mes persos 'humains' c'est dire "-_- /hj/

***

Le ridicule petit bonhomme vert sortit de la clé tend un minuscule drapeau blanc.

« Cessez le feu ! Je me rend ! » glapit il en sautillant.

Lael-Lenth coule vers lui son regard électrique.
Pendant une seconde, tout le monde retient son souffle.

Si elle déchaîne sa puissance sur le pauvre petit bonhomme, la clé sera carbonisée. Autant dire que, outre l'affreuse injustice que subira l'esprit farceur, ce serait un crime contre l'univers qui réduirait leurs chances de survies à néant.

Tant de puissance qui engourdit son esprit...

#Il nous a insulté. Il le mérite.# grogne la partie 'Lenth'.

C'est vrai que...

Non.

Lael se sent subitement écœuré d'avoir été tenté de déferler leur puissance.
Elle revient à elle, à son humanité.

Sentant sa décision inébranlable, l'esprit de Lenth quitte la fusion mentale.

Les yeux de la Gardienne commencent à redevenir normaux.
La luminosité du talisman décroît rapidement.

Prise de vertige, Lael ferme un instant les yeux.

#Pourquoi ?# demande Lenth, en colère, comme un enfant a qui on a retiré son jouet.

Lael sait comment s'y prendre avec son dragon. Son orgueil, c'est là sa faille. Elle lui lance donc, avec un air de suffisance qu'elle ne ressent pas : # Il est bien trop insignifiant pour avoir l'honneur de subir notre courroux #

Touché. Lenth grogne, boudeuse : #Certes. Mais tout de même j'aurais bien aimé... #

# Prend donc la plaine Sud pour ton petit déjeuner. J'ai eut vent de buffles d'eau énormes et savoureux à souhait #

#Hum voilà une proposition alléchante. #

Lael regarde autour d'elle, sentant Lenth revenir à sa place habituelle, simple fond rassurant dans un recoin de l'esprit de la Gardienne. Elle souffle un bon coup puis sourit, soulagée d'avoir pu calmer sa dragonne. Ce n'est pas tout les jours aussi facile...

« Ah, te revoilà ! » lui lance joyeusement Azerty. « Pas trop secouée ? »

« ça va merci. Quand à Lenth, une bonne chasse devrait la calmer suffisamment pour empêcher tout drame. »

Elle sourit en voyant ses amis faire muettement 'ouf'. Il faut dire que la dernière fois, la reine Or avait mis une sacré pagaille, perturbant le court du temps en téléportant tout et n'importe quoi, n'importe où et n'importe quand...

« Du côté de la clé qu'est ce que ça donne ? »

« Pi négocie avec l'esprit farceur, un certain Gum le Malicieux. »

C'est à ce moment là qu'un « Quoi ?! » strident retentit du côté du grand blond justement.

Pi se passe une main sur le visage, échange encore deux mots avec le petit être translucide. Puis Gum, voyant que tout le monde le regarde, adresse un salut de la main en tirant la langue, puis disparaît dans un petit 'pouf' enfumé.

« Un problème ? » demande Althéa, les sourcils froncés.

Pi regarde Lael, mal à l'aise. Il n'en même pas large. « Heu, assis toi s'il te plaît »

« Je ne suis pas en porcelaine, allez parle ! On a pas le temps d'elfiser ! » lui lance t'elle, un brin agacée.

« Ben en fait heu... comment dire... »

« Accouche vieux ! »

Pi soupire puis se lance « Ce n'est pas la Clé de la Création »

Un « quoi ?! » unanime retentit. Pi recule sous leurs regards.

Il lève les mains en implorant : « Hey, attendez avant de m'étriper, laissez moi expliquer ! »

Eric jette un oeil à Lael et siffle, inquiet pour son camarade : « T'as intérêt à avoir une bonne explication »

« En fait cette clé ben, elle nous ouvre le coffre qui contient La Clé de la Création... »

Lael met ses mains sur ses hanches, puis demande en fronçant les sourcils, pensive : « Et où se trouve le coffre ? »

Pi déglutit. « Au sud des Terres des Ames Errantes, en plein désert... »

« Barnak ! »

Tous voient où il veut en venir, et leur mine devient soucieuse. C'est Eric qui s'exclame le premier :

« Oo, tu veux pas dire, sur les terres de l'Indépendance de Terifa quand même ? »

« Si » répond Pi d'une petite voix.

Azerty se frappe le front d'une main. « De mieux en mieux... » gémit il.

Lael ferme un bref instant les yeux avant de se reprendre. Terifa ce n'est pas que le fief rebelle qui leur pose constamment le plus de problèmes, c'est aussi le lieu de mauvais souvenirs. Mais pas le temps de s'accabler, il faut agir.

Elle soupire. « Contactez vos dragons. Nous partons dans 30 minutes. »

Puis elle rejoint un angle de mur, pianote sur quelques boutons puis enclenche une manette spéciale.
Une voix résonne alors dans toute la montagne. Celle de celui qui a activé l'alarme, autrement dit Lael.

« Alerte Orange, niveau 1, D&D, S4D03T
Alerte Orange, niveau 1, D&D, S4D03T
Alerte Orange, niveau 1, D&D, S4D03T... »

***

Il est difficile de traduire l'animation qui suivit. Chacun contacta son dragon, résumant la situation, tout en préparant leur package de voyage... afin de tous se retrouver au lac Est, où barbote comme à son habitude Aquaeth, Paeth somnolant sur la plage, et Soleth se dorant au soleil. En principe ça va, mais en pratique...

Extraits choisis :

Contactant son dragon, Eric ne sait plus où se mettre...

#Aeoth, me dis pas que... #
#Humf non, mais presque... Qu'est ce qui se passe au juste ? C'est urgent ? Je n’ai jamais réussis à retenir ce fichu codage. # boude t'il.
# Orange c'est pour les quêtes. Niveau 1, ça veut dire que c'est très urgent. Ensuite il est dit ceux que ça concernent, et D&D c'est pour Dragons et Dragonniers. Il n'est pas précisé qui ou le nombre de volontaires, donc on est tous appelés. Enfin le code chiffré c'est le lieu et l'heure. 'S' pour secteur, 'T' pour temps. C'est codé pour qu'on soit les seul à comprendre # prend la peine de lui ré-expliquer Eric.
#... #
# Concrètement, une fin du monde en prévision, une quête tout ça... #
# Donc pas moyen d'y couper ? #
# Non désolé #
# ... ok j'arrive. Je préviens Loyath. #
# Tu veux dire que tu... avec Loyath ! Cassandre va me tuer ! Ou Az'. Voire même les deux #
# Je compatis #

Du côté d'Aquaeth, dragonne émeraude, et son compagnon d'âme Pi :

#Oh, la fin du monde dans une journée ? Bah, rien d'original. Nous hein, on s'ennuie, et on se fera une joie d'aider. #
#ça tombe bien, on a besoin de vous pour une petite balade en plein désert #

(un peu plus tard : )

# Et ma crème solaire, ma super protection 9, méga hydratante plus, elle est où ? #
# Aquaeth ! #
# Sans ça je ne pars pas ! Pas envie de finir en squelette desséché #

Pour Althéa et Firenth :

# Toujours envie d'user de ta grosse voix ? #
# Et comment ! #
# Alors va nous chercher Nemée et Pao. Ils doivent être dans une auberge du centre ville #
# J'peux les ramener par la peau des fesses ? #
# Fais toi plaisir n'hésite pas ! #
# chouuuuuuuuuettteeeee ! #

(un peu plus tard : )

# Arg c'est écoeurant ! #
# Qu'est ce qu'il y a ? #
# J'ai poussé mon pouvoir un peu loin, ils m'ont vomi dans les griffes, beurk ! #
# La prochaine fois tu feras plus attention #
# Ils ont l'estomac fragile ceux là ! Oh non j'ai du me prendre une épine sous une griffe, j'espère que ça s'est pas infecté. En fait je me sens déjà malade #
#Allons, tu n'as rien du tout. Mais promis, je regarderais avant qu'on parte #
# oublie pas ma crème désinfectante ! #

Azerty et Saeth, la dragonne diamant aveugle :

#... hum ? #
# Je te réveille ?#
# Oui. # Il devine son bâillement.
# Je n’aurais pas du philosopher toute la nuit avec Tempoth faut croire # explique t'elle.
# Tu n’entends pas la sirène ? #
# Hum ? Ah en effet... Avec le boucan que fait Tempoth juste à côté, je n’ai pas remarqué #

Azerty, qui s'était rapproché de sa grotte-appart', entend en effet la musique de Tempoth sortir de son atelier, avec comme de coutume sa queue donnant le rythme sur le sol. Et toute un tas de bruits bizarres, allant de la succion d'on se demande bien quoi, aux claquements, sifflements et autres grognements... et le rot sonore, signature phonique de Tempoth dans ses 'œuvres'.

# A ce que j'entends tu ne l'as pas épuisé assez ! #
# La création n'attend pas paraît il #

***

***

Peyn, la drylfée des Terres Sauvages, rencontrée pendant la guerre civile, est en train de méditer dans son arbre, dans le jardin intérieur réservé à elle et son dragon, lorsqu'elle entend l'alerte. Elle descend de son arbre, sans se presser, avant de s'étirer langoureusement.

* Bon qu'est c'qui s'passe encore ?*

Le temps qu'elle se souvienne de la signification du code d'alerte, elle reçoit un message de la Gardienne lui expliquant l'essentiel.

Lael l'aime beaucoup, aussi bien pour sa vivacité d'esprit, à la fois enfantine et sage, qui continue de la surprendre jour après jour, que par sa franchise, aussi bien en parole qu'en acte. Dire que Peyn ne l'a pas abandonnée alors qu'elle se trouvait coincé sous un temple effondré... Mais elle n'a pas envie de tomber dans un bavardage qui, avec la drylfée, n'est jamais court. Elle n'en a pas le temps non plus remarque.

*Doit pa'voir envie b'varder* se dit Peyn, n'en faisant pas cas.

Elle descend rejoindre Naeth qui zozotte, en admiration devant une marguerite tout juste éclose.

# Zi z'est pas mignon za ! Gouzi gouzi !#

Peyn sourit, admirative de la fascination de sa dragonne aventurine. Jamais elle ne pourrait rester des heures en extase devant une même plante ! Et pourtant, elle est le fruit de la nature, et en profite chaque jour. Mais en mordant dedans, plutot qu'en l'admirant béatement comme Naeth.

# N'eth, on doit p'tir. Un'mission nou' z'tend, dans l'd'sert. Va'yavoir de l'action.# termine t'elle en souriant de toute ses dents, d'un air carnivore.

# J'peux emmener ma marguerite ? # demande Naeth, implorante.

Et comme de coutume, Peyn l'aide à l'accrocher au collier de fleur qu'elle s'est faîte. Au moins ce qui est pratique avec un dragon qui possède le pouvoir de la nature, c'est qu'elles ne fleurissent jamais.

***

Puis Lael contacte Nawel. Cette fois-ci, elle prend la peine de discuter. Pas de discours inutile... et une tendre affection. Pas amoureuse non, plutôt comme un frère et une soeur qui se retrouvent après avoir été séparés de longues années.
Même si du côté de l'ancien fugitif, son admiration pour celle qui l'a sauvé de lui même voudrait le porter plus loin qu'une relation fraternelle... Mais il sait qu'elle n'est pas disponible. Il sait que, dans le fond, Haliès continue de la hanter, même après la froideur et le silence. Et puis, de manière confuse, il sent bien que son amour idolâtré doit rester dans le domaine du rêve, aussi bien pour lui que pour elle.

Nawel repense à tout ça justement. Il se repose dans son appartement-grotte, bercé par le doux soupir régulier d'Unith, son dragon argent imposant et taciturne. Il a bien entendu l'alerte mais l'a coupé, histoire de profiter encore un peu du doux silence avant l'activité débordante de la journée.

Les yeux ouverts, sur le dos, les mains croisées soutenant sa tête, il se dit qu'il vit un drôle de rêve éveillé. Il même la belle vie ici. Certes il y a la menace des Indépendances qui se soulèvent bien souvent, les rebelles un peu partout, mais il n'est plus dans sa fuite éperdue, ou dans sa recherche de lui même. Il s'est trouvée, ici, sur Imaginaria, auprès de ces hommes et de ces femmes qui sacrifient leur vie pour le bien de la cité. Avec Unith. Au côté de Lael dans son rôle primordial de Gardien de la Puissance du Dragon Rouge. Oh parfois, tant de puissances l'inquiètent. Ses marques dans ses paumes le démangent furieusement. Et il se demande si c'est vraiment à la hauteur d'un simple homme. Puis il se rassure. Il n'est pas seul. Lael... même combat, même fardeau ? Mais pour rien au moindre il ne souhaiterait être ailleurs. Être devenu le bras droit de la Gardienne, c'est un honneur dont il est fier.

Ah les rebelles... Souvent, des visions reviennent le hanter. Comme la maison incendiée, à l'ouest Grand Port de la Baie des Voiles, il y a deux jours. Il revoit la femme en pleurs, qui serre ses enfants contre elle à les étouffer. Le chat, perplexe, qui regarde le chatoiement puissant des flammes. Aquaeth, qui vient donner une bonne pluie. L'odeur écœurante des cadavres fumants, éparpillés dans la maison effondrée. Et au sol, la marque des rebelles, la signature du crime. Le feu extérieur s'éteint, mais celui à l'intérieur, gémit de plus belle.
Les flambées de violence... Et eux qui viennent éteindre le feu, bien paradoxalement, avec leurs dragons. La diplomatie aurait t'elle suffit à elle seule ? Il ne le croit pas. Malheureusement, les hommes sont ce qu'ils sont. Des êtres capables du pire comme du meilleur, sauf que c'est le pire qui semble ressortir le plus souvent. Au final, c'est la puissance de leurs dragons qui leur a permis de dresser une paix, certes bien précaire. Et de continuer à la maintenir. Même si, heureusement, la menace ne suffit pas à elle seule. La diplomatie, ça aide aussi. Autant dire que si les consciences n'évoluaient pas un peu comme elles le font, par épisodes, par endroits, redonnant des bouffées d'espoir, Nawel serait partisans de laisser tout le monde se taper dessus.

#Nawel j'te dérange ?#

La voix télépathique de Lael est incisive, mais douce à la fois. Elle a dû sentir ses préoccupations.

#Je réfléchissais, rien d'important. Que se passe-t-il ? #

# Le monde à sauver, ça t'intéresse ? #

***

De son côté, Althéa contacte Albran avec tendresse. Depuis leurs mésaventures à la recherche des Eclats, dans les Terres des Ames Errantes, il y a un an absolu, et deux ans relatifs, ils ont fait un joli bout de chemin ensemble. Elle est restée au côté du jeune homme mal dans sa peau, rongé par l'angoisse après avoir vendu son âme à un oiseau de malheur pour rester en vie. Elle l'a soutenu dans ce moment difficile, et l'a aidé à retrouver la foi en lui même.

Ils ont finit par comprendre le sens de l'énigme lancé par l'être malfaisant. Et cela a suffit à rompre la malédiction. Parfois, ils énoncent à voix haute ces mots libérateurs. « Je suis l'Inommable ! » avait il dit. « Je peux surgit en un instant, et disparaître avec le temps ! Je suis à la fois partout et nulle part ! Ephémère, tangible et chimère ! Vous êtes mes maîtres, mais surtout mes esclaves, car de votre âme je me repais !  »...
C'était là, devant leurs yeux... Cet être fait d'ombres...

C'était la Peur. La peur matérialisée... Dire qu'il a suffit de l'énoncer, pour que, soudainement mis en lumière, il implose de l'intérieur. La force des mots... ils sont bien plus forts qu'on ne l'imagine.

Ironie du sort, Albran s'est Lié avec un dragon-esprit, Teneath, qui possède le pouvoir... de la Peur.

L'histoire ne serait pas complète sans dire que c'est l'Amour, passionnel, puis tendre, qui relie les deux aventuriers qui a permit à Albran de voir sa peur en face et de la dépasser, de se retrouver... de recouvrer son âme.

Maintenant c'est un jeune homme équilibré, et Althéa, si impulsive, a appris à se poser. Ils ont trouvés leur harmonie ensemble, mais restent libres d'avoir des aventures ailleurs.

***

La demi-heure file à toute vitesse. C'est l'effervescence partout, principalement dans les gardes-manger et les réserves d'équipements. Et les grottes ont beau être en taille XXL, par endroit cela bouchonne. Les dragons ont pourtant consigne d'attendre leurs partenaires dans l'immense Salle des Chargements, ouvrant directement sur la principale aire de départ de la montagne, mais ils adorent venir mettre leur grain de sel.
Les salles résonnent alors d'un brouhaha de cris télépathiques entre rappels de prendre telles ou telles choses, blagues potaches, et rires sonores. Parfois les dragons s'amusent à 'chat' et autre jeux enfantins qui consistent à courir partout, rajoutant à la pagaille. Au final, les chevaliers-dragons doivent sans cesse se glisser dans un labyrinthe mouvant de queues, pattes, corps, ailes et museaux.

*De vrai gamins* se dit Lael, souriant intérieurement, retrouvant sa bonne humeur. * J'ai plus l'impression de diriger une classe indiscipliné qu'une escouade officielle de chevaliers*

Lael se courbe pour passer sous un dragon -Firenth vu sa couleur rouge brique et la chaleur qu'il dégage-, et attrape une gourde d'eau entre des pattes. Elle tente ensuite d'happer un sachet d'herbes médicinales, en hauteur, mais tombe nez à nez avec Naeth, immobile, qui louche avec extase sur un papillon posé sur son nez.

La dragonne aventurine lui bloquant le passage, Lael se voit contrainte d'interrompre sa béatitude. Lui souriant, elle lui dit avec regret « Excuse moi Naeth mais je dois passer »

Une tornade verte semble alors tomber avec adresse entre la Gardienne et la dragonne. Peyn bien sûr, la drylfée aux grands yeux or, intrigants et envoûteurs.

« K'e'k'i t'fau' ? »

Lael arbore un sourire en coin.

« Sur l'étagère de droite, 3ème niveau. Un sachet d'herbes médicinales s'il te plaît »

« Tou'd'suit' chef ! »

Peyn fait alors une nouvelle preuve de l'agilité propre à sa race. Il faut dire qu'avoir des os plus proche du caoutchouc que du bois ça aide !
Comme si la pesanteur n'a pas lieu pour elle, la drylfée effectue un saut arrière pour se projeter au plafond, puis bondit sur l'étagère la plus proche, avant de cavaler en hauteur jusqu'à la bonne destination. Attrapant prestement la cible visée, elle effectue un autre bond, se tient d'une main, une fraction de seconde, sur le dos brûlant de Firenth, puis se réceptionne tranquillement là où elle était partie... et même pas essoufflée.

Peyn souffle sur sa main nue en grimaçant. « ayoutch ! Pas un'bonne idée l'rodéo sur Fire'th ! »

« Je compatis »

« M'ci. Tiens. » réplique la drylfée en lui tendant le paquet durement acquis.

« C'est moi qui te remercie » répond poliment la Gardienne en prenant l'objet, avant de le glisser dans sa sacoche.

Peyn jette un oeil mauvais à Firenth. « J'pari qu'la fait 'xprès ! »

Lael ricane en murmurant « C'est pas son genre », tout en sachant pertinemment que si, le dragon d'Althéa n'aimant pas que quiconque le touche à part elle, de peur d'attraper des maladies.

« C'ça, et N'eth 'l'a trois pattes ! » Peyn hoche vigoureusement la tête. « S'non, 'b'soin aut' chose ? »

« ça ira merci. » la remercie Lael de sa sollicitude. « A tout à l'heure »

Puis, refermant sa sacoche, elle sort du meli-mélo de corps pour rejoindre le couloir extérieur, en veillant bien à ne pas marcher sur une queue qui traîne.

***

me trompe -je en disant qu'à nouveau tu te lance dans un RP à rallonge?
bon, c'est bien gentil tout ça, mais va falloir lancer clairement le truc, là tu t'enlise dans les rapports entre persos non?

/hj/ mince tu m'as démasqué XD j'avoue, je ne fais pas au plus court... comme je l'ai dit au début, c'est vrai que je met dans ce rp bcp de choses, histoire de bien tout finir comme il faut. c'est sentimental que veux tu ^^ Merci pour le com, je croyais que je postais dans le vide XD /hj/

[HRP ]Nan, moi aussi je lis, même si je commante pas trop ^^ [/HRP]

Lael se dirige vers la salle des Cartes, lorsqu'elle entend, provenant d'une salle d'arme attenante, des chuchotements étranglés.

« Attention tu vas tout faire tomber ! »
« Arg c'est lourd aide moi ! »

Par réflexe, Lael s'apprête à tirer son poignard, sur ses gardes. Puis elle se reprend et se détend, ayant reconnus les mystérieuses voix.

« Barnak ! T'as entendu ? Quelqu'un viens ! »
« Et alors ? »
« Alors on a intérêt à faire profil bas andouille ! »
« Ah ça glisse ! »

Sourire en coin, Lael n'attend même pas le bruit de casse inévitable pour se pointer. Elle surprend Pao et Nemée qui la regardent avec de grands yeux ronds, tandis que ce que portent les deux gugus tombe avec fracas sur le sol. Lael attend quelques secondes que le vacarme cesse, puis s'accroupit pour regarder de plus près l'amas métallique.

« Une armure de dragon ? » pronostique t'elle. « Je croyais que cela brimais la magie de Soleth, et que Paeth trouvais que cela la démangeais ? »

« En fait heu... »

Y regardant de plus près, Lael comprend son erreur, et rit de bon coeur. Ce qu'elle a pris pour une armure de dragon est en fait deux armures d'hommes -ou plutôt de géants- emmêlés.

« Ces armures sont trop grandes pour vous voyons ! »

Les deux amis regardent leurs pieds, ne sachant plus où se mettre.

« Disons que... enfin on pensait... vu que ça a protégé Azer la Brute et May le Truand des flammes du Dragon Noir d'Ankh... »

« C'étaient des trolls idiots ! »

« Ah... »

« L'armure n'y était pour rien ! Enfin... ce sont de bonnes armures, mais aucunement faîtes pour vous »

Nemée et Pao semblent vouloir se fondre dans le sol. Un silence passe.

Lael fronce les sourcils. « Laissez-moi deviner : vous vouliez vous protéger de Lenth ? »

Hésitants, ils hochent à peine la tête.

Lael soupire. « Je sais que parfois ma compagne peut être pénible, mais rassurez vous elle s'est calmée... maintenant qu'elle a le ventre plein. »
Devant la tête encore sceptique de ses amis, elle conclut « Je le sens. D'ailleurs j’ai quelques derniers préparatifs à effectuer avant de la rejoindre, et il vaut mieux que je ne tarde pas trop… pour le bien être de tout le monde » rajoute t’elle, un brin sarcastique.

Lael se dirige vers la sortie, entendant ses amis retenir leur respiration. Elle se retourne pour rajouter : « Prenez votre tenue renforcée si ça vous rassure, mais ne vous alourdissez pas trop : n'oubliez pas qu'on va au bord de mer. Si vous coulez à pic je n’ai pas envie d'aller vous repêcher... Et rangez moi donc ces pièces de musées avec soin avant de partir »

*Comme si j’étais dupe* rajoute-t-elle pour elle-même en souriant intérieurement. *Mais laissons les s’amuser…*

Nemée et Pao se contentent d'acquiescer à voix basse. Puis une fois la Gardienne partie, ils soufflent un bon coup.

Pao lance un clin d'oeil à son collègue, puis brandit fièrement une hache dentelée immense (enfin en s'y reprenant à plusieurs fois). Nemée cherche alors à tirer une épée qui a elle aussi une taille de géant, mais il n'arrive pas à soulever son poids.

« C'est trop lourd » gémit il.

Après avoir tenté de soulever les autres armes des trolls, il se rabat sur une bague enchantée dite ‘de protection’, si grande qu’il doit la mettre en bracelet. Elle est en or massif inséré, de manière plutôt grotesque, de pierres précieuses. Bref le truc plutôt clinquant et moche, mais fort utile car imprégné de magie résiduelle puissante, et surtout ‘qui marche toute seule’, du moins c’est ce qu’espère le blondinet vraiment pas doué en magie.

Nemée est encombré par le poids de la bague-bracelet mais il sourit. « Ouai ça c'est class ! »
« Carrément »


Ils se donnent une accolade bourrue.

« Maintenant rien ne peut nous atteindre » lance Nemée en souriant de toutes ces dents.

***

***

La salle des Cartes est une grotte modeste et parfaitement ronde. Les étagères, creusées dans la roche, épousent sa douce courbe, sur toute sa surface –sauf, à intervalle régulier, pour laisser un espace à lampe murale. Au centre, une grande table de forme circulaire, et des chaises -plus ou moins- soigneusement rangés. C'est un lieu souvent utilisés pour les réunions tactiques.

Quand Lael fait son apparition, Althéa est déjà au travail, le nez dans un tas de cartes, concentrée. Ses cheveux bruns en bataille, attachés à la vas-vite, cascadent de manière anarchique, par mèches ondulées, sur ses épaules solides. Ses quelques cheveux gris sont mis en valeur plus que cachés, dénotant que la guerrière ne redoute rien de son âge, et en fait même sa force.

A ses côtés, Cassandre, la prophétesse, sagement assise. Comme bien souvent, ses yeux vert intense sont perdus dans le lointain. Les mains posées négligemment sur un livre ouvert devant elle, la médium est presque immobile, sa robe diaphane ondulant au rythme tranquille de sa respiration légère.

Enfin est présent Nidgar, le grand gaillard à la peau chocolat, Chancelier officiel d’Imaginaria. L’administrateur indispensable à la bonne gestion de la capitale depuis si longtemps. Il était déjà là, à gérer la cité avec doigté, lors de la nomination de la Grande Prêtresse. Et autant qu’elle s’en souvienne, il a toujours été là. La figure rassurante, l’incarnation de la solidité dans ce monde. Nidgar, la statue antique en chair et en os. Le pilier, le roc, le…

Minute, y’a comme un hic. Lael hausse un sourcil, perplexe.

Il lui faut quelques instants avant de comprendre ce que son œil a soudain perçut. Nidgar se tient toujours droit, stoïque, le regard confiant tourné vers l’avenir… Et le voilà la tête entre les mains, soucieux, les sourcils froncés mettant en avant les rides marqués de son front ! Surprise, elle remarque alors qu’il a perdu du muscle, amaigri. Sa chevelure rabougri tient plus de touffes brunes dans un ensemble gris que l’inverse ! Aurais t’elle été si occupé dernièrement pour ne pas l’avoir remarqué plus tôt ?

S’avançant vers lui, elle répond discrètement au salut de ses amies, avant de venir doucement poser sa main sur le bras fatigué de son vieil ami.

Il sursaute brièvement, puis prend tout de suite un masque d’impassibilité. Il annonce calmement : « Oh, Lael, te voilà enfin parmis nous. Nous t’attendions. »

Althéa et Cassandre tournent la tête vers eux, attentives.

« Je leur ais expliqué la situation. » annonce Althéa. « Il ne manque plus que de trouver la bonne carte de ce fouillis et… »

Lael l’arrête d’un geste.
« Je vous fais toute confiance pour trouver notre plan de vol. »

Elle se tourne vers Nidgar, le visage contrit d’angoisse sincère.
« Nidgar, j’aimerais te parler seul à seul s’il te plaît » termine t’elle d’un ton sans réplique.

Lael n’aime guère cacher quoi que ce soit à ses amies, mais elle estime que, par respect pour son vieil ami, il est inutile d’exposer le problème publiquement. Althéa et Cassandre acquiescent, puis reprennent leurs affaires, nullement vexées de cette mise à l’écart.

Ne pouvant faire autrement, le grand black suit la Gardienne dans une petite pièce attenante.

« Et bien ? Qu’est ce qu’il y a ? » tente il sans grande conviction.

Lael croise les bras. « Pas de ça avec moi je t’en prie. Pas depuis tout ce temps. »

Nidgar comprend qu’il serait vain de tenter d’ignorer de quoi elle veut parler. Ce serait comme réussir à distraire une lionne une fois qu’elle a repéré sa proie… Alors il laisse tomber son masque et soupire : « Le temps, c’est bien là le problème… ça se voit tant que ça ? »

« Tu es à bout mon ami. C’est ma faute, j’aurais dû me rendre compte que ça n’allait pas. J’aurais dû alléger ta charge de travail. »

Nidgar hausse un sourcil.

« Allons, j’accuse juste un peu plus le poids de mon âge. J’arrive sur mes quarante-quatre ans ans c’est vrai, mais je ne suis pas au bout du rouleau. Je peux encore très bien assumer ma charge »

Lael lève les mains, conciliante. «Du calme, je n’ai aucunement l’intention de te mettre à la casse ! Imaginaria a bien trop besoin de ton expérience pour que l’on s’en passe. Je dis juste qu’il faudrait que tu délègues plus, à la Mage Supérieur Sméréad par exemple. » termine t’elle avec un clin d’œil. « Je suppose que je n’ai pas à te rappeler qu’elle t’as grandement aidé lors de la guerre civile. Et jour après jour, en te secondant, elle prouve au combien son efficacité. »

« Je n’en ressens pas le besoin » réplique Nidgar d’un air pincé.

Lael grimace. « Je m’inquiète pour toi, c’est sérieux. Ecoutes, fais plus confiance à Sméréad. Après tout c’est ta compagne ! »

« Justement ! »

Lael lui coule un regard un biais. « Serais tu jaloux ? Après tout on dit beaucoup de bien de son travail. Certains prétendent même qu’elle te concurrence sérieusement au podium d’administrateur légendaire » le taquine-t-elle.

« Tu n’y es pas du tout ! Je ne suis pas jaloux ! Je l’aime et je… je respecte son travail. Elle me seconde parfaitement, y’as pas de doute… » se défend t-il, mal à l’aise.

Puis, devant le regard inquisiteur de l’ex Grande Prêtresse, il soupire et avoue : « Bon… d’accord, dans le fond cela doit être cela, tu as raison… Mais ce n’est pas facile pour moi tu comprends ? Accepter de ne pas être aussi actif qu’avant, décharger ce surplus de travail sur ma compagne… »

« Elle a les épaules solides » affirme Lael avant de rajouter « S’il te plaît, n’en fais pas trop d’accord ? On a encore besoin de toi, je n’ai pas envie que tu t’épuises à la tâche, compris ? »

« Comment veux tu que je résiste à ton sourire désarmant et à ton inquiétude sincère ? C’est entendu. Je verrais avec Sméréad. Comme au bon vieux temps, ou presque » termine t’il avec une pointe d’ironie triste, repensant au cours tumultueux de la guerre civile. Heureusement que, dans la tempête déchaînée, il n’était pas le seul à tenir le gouvernail…

« A ce propos, pour en venir à notre préoccupation actuelle, je compte sur vous pour maintenir l’ordre. Si la rumeur de la fin du monde se propage, ça risque de bouger sérieusement. »

« Tu penses à quelqu’un en particulier ? »

« Oh on peut compter sur Nemée pour l’avoir braillé à la taverne, mais les gens y sont habitués, personne n’y fait plus attention depuis longtemps. Non je pense aux rebelles de Terifa. Tu peux être assuré qu’ils vont vite découvrir le pourquoi de notre visite, s’ils ne le savent pas déjà. » termine t’elle, lugubre.

Nidgar se contente d’acquiescer.

« De plus contacte Smael et Grahams. Il faut mettre le SAN* en état d’alerte, mais discrètement pour ne pas affoler personne compris ? »

« Entendu. Tu crains donc que ça remue côté Nemesis ? »

« J’en suis intimement persuadé, hélas. Une course contre la montre n’a rarement qu’un participant… »


*S.A.N pour ‘Surveillance Anti-Neant’. Il y a toujours eut des hommes et des moyens pour remarquer une présence louche, mais depuis la fin de la guerre civile c’est organisé… et bien plus fiable. Plus de ‘Machin a dit qu’il avait entendu un homme sur le port crier au Nemes, y’a une heure ou deux, a moins que ce ne soit hier’, mais ‘Alerte, le radar 23 détecte une forme suspecte dans la rue Courte depuis 2 secondes’. L’organisation veille constamment à ce qu’aucune menace issue du Néant, et par extension, tout danger externe, ne puisse pénétrer sur Imaginaria. En fait principalement partis des techniciens de la Montagne Sacrée et des Gardes des Hautes Instances. Le Bouclier de l’île est sous la protection du S.A.N, et le tout est supervisé par le sage Smael et l’ex-lieutenant Grahams, passé Commandant pour ses hauts faits lors de la guerre civile.

***

***

L’heure du rendez-vous approche. Lael s’apprête à quitter le complexe souterrain de la Montagne Sacrée, lorsqu’une dispute attire son attention du côté de l’appartement-grotte de Némée.

« Calme-toi Grahams » demande fermement une voix féminine.

« Mais je suis calme bon sang ! » crie le susnommé, furieux.

« En dirait pas. Franchement, tu réagis comme si c’était ta fiancée. Mais t’as une femme et des enfants non ? » lance à brûle pourpoint la voix de Nemée.

« Oh toi ! »

Au gargouillis qui suit, Lael devine que le pauvre diable passe un nouveau moment d’étranglement intempestif.

« Que se passe t’il ici ? » interroge t’elle en entrant.

Comme elle s’y attendait, elle trouve le garde des Hautes Instances rouge de colère, les mains serrés sur le cou du Protecteur. En spectateur, dans une tenue sophistiquée brun-argent, une belle femme au charme oriental, bien qu'un peu menue et au nez trop court, la compagne de Nidgar, j’ai nommé la Mage Supérieur Sméréad. Comme de coutume, ses cheveux noirs comme l'ébène sont retenus dans une coiffure chic qui ne laisse retomber qu'une mèche argent rappelant ses yeux si troublants. Elle se retourne vers Grahams.

« Commandant, s’il te plaît… » ordonne t’elle de cette voix à laquelle on ne peut résister.

Grahams lâche Nemée à contre-cœur. Ses yeux ne font que lancer des éclairs sur le blondinet.

« Mais c’est quoi cette manie que vous avez tous de m’étrangler aujourd’hui » bougonne Nemée en grimaçant.

Sméréad s’avance vers la Gardienne.

« On vient d’apprendre une bien mauvaise nouvelle. J’allais t’en parler mais j’ai crût bon d’empêcher Grahams de tuer Nemée avant »

« Et bien je suppose que c’était la chose à faire en effet » acquiesce Lael.

« Tu supposes ? » s’indigne Nemée en massant son cou endoloris.

« Je ne l’aurais pas tué voyons, il ne le mérite pas » grogne Grahams.

« Bien trop gentil » grimace le blondinet.

« Qu’est ce qui se passe au juste ? » demande Lael en se retournant vers les yeux entièrement argent de l’orientale.

La Mage Supérieur explique : « Comme tu le sais, Shérazade est un agent secret des Hautes Instances très actif. Cela fait plusieurs mois qu’elle est en infiltration sur l’Indép’ de Terifa. Elle a collecté beaucoup d’informations qui vont vous être très utile. Je les ai déjà transmis à Althéa. Mais l’ennui… »

Lael grimace. « Laissez-moi deviner : elle s’est fait prendre ? »

Grahams croise les bras. « Oui, et on ne le sait que maintenant à cause de cet idiot » lance t’il en désignant le blondinet du menton. Nemée se ratatine sur lui, collé au mur comme s’il voulait jouer le passe-muraille.

La Gardienne sert les mains convulsivement, la mine inquiète. Shérazade… une amie de longue date qu’elle n’a aucunement envie de perdre.

« Racontez-moi » demande t’elle en s’asseyant sur la première chaise à disposition.

« Il y a trois jours, elle n’était pas au rendez vous pour son rapport, ce qui est tout à fait inhabituel de sa part, mais Nemée n’a pas crût bon de nous le signaler... » explique Grahams, acerbe.

Le Protecteur semble se fondre dans le décor.

« Il y a quelques minutes, une dépêche en provenance de Terifa nous est parvenue… Nous allions justement te l’apporter. La voici. »

Sméréad tend une plaque de zik transparente à la Gardienne.

Lael y lit le message suivant :

Citation :

« De la part de l’Indep’ de Terrifa, aux gugus qui croyaient nous berner.

On n’aime pas, mais alors pas du tout être espionnés, et votre envoyée est entrain d’en payer le prix.
Néanmoins, parce qu’on est plus civilisé qu’il n’y paraît, on daigne accepter un échange.

50 000 imaguen, pas un de moins. Apportés en mains propres, et par personne d’autre que Mam’zelle Lael. Seule.
Que sa bestiole la dépose à notre frontière, aux coordonnées suivantes : 12’35° IK.

Au moindre dragon sur notre territoire, on exécute immédiatement notre otage.

Ne tardez pas si vous voulez la récupérer entière.

Ps : par quel bout souhaitez-vous qu’on commence ? »

Lael sert la plaque à en faire blanchir ses phalanges.

« Barnak quel toupet ! » s’écrie t’elle.

« Pas étonnant de la part de ce chacal, remarquez » note Sméréad sans s’émouvoir.

Lael acquiesce en grimaçant. Elle frotte pensivement le tatouage de dragon noir qui orne la main gauche de chaque chevalier-dragon, héritage de l’activation des Eclats.

« Pour l’infiltration en douce à Terifa, c’est râpé… Mais cela ne fait rien, il y avait de toute façon peu de chance qu’on les ait par surprise. Côté informations, ce que nous a communiqué Shérazade est il toujours valable ? »

« Ils ont pu changer des choses en trois jours, comme les rondes des gardes, mais ils ne peuvent tout modifier en si peu de temps. Leur campement doit être identique, tout comme leur fonctionnement interne »

« Très bien, nous ferons avec »

« Côté argent, on ne peut réunir une si grosse somme en quelques minutes, même en prenant dans les caisses de l’Etat. Néanmoins en quelques heures on devrait… »

« Inutile. Nous les duperons aisément. Faîtes moi confiance »

Le ton de la Gardienne est sans réplique, d’une assurance inébranlable. Un court silence pensif passe en courant, vite rompu par un Commandant aux bords des nerfs.

« Je viens avec vous » affirme t’il soudainement.

Se tournant vers lui, Lael lui tend son regard le plus déterminé qui soit. « Commandant, votre place est ici. »

« Pas question que je reste en arrière ! Je suis un homme de terrain ! »

« Je sais bien. Mais votre mission ici, pour le SAN et le maintient de l’ordre de la ville, est plus que primordial. Et je peux vous prédire que vous aurez de l’action. »

Grahams la sonde des yeux un instant. Puis il soupire et hoche la tête. Il fait confiance à la lucidité de leur dirigeante, et accepte de plier son ressentis à Ses décisions. «Je tiendrais le poste que vous m’attribuez quoi qu’il arrive, sage Gardienne… »

Lael lui touche le bras, répondant avec un sourire rassurant : « Et ne vous inquiétez pas. On ramènera Shérazade saine et sauve. »

Grahams se contente d’hocher à nouveau la tête, pensif.
A chacun sa mission. Il remplira la sienne avec zèle, comme toujours.

« Bien, cela nous donne une excuse pour nous rendre à Terifa, c’est déjà ça de gagné… »

« Il exige que tu viennes seule » prend la peine de lui rappeler Sméréad.

« Oh, j’ai toujours une bonne astuce sous le coude pour contrer ce genre de contrariété » réplique Lael avec un sourire malicieux.

***

/hj/ après un mois de pause, on continue^^ bonne lecture /hj/

Huit heures à peine passé, Lael arrive au lac Est, encombré comme une plage d’été prise d’assaut par les vacanciers. Dispersés un peu partout, les dragons et leurs dragonniers achèvent les préparatifs du voyage.

Aeoth, le dragon cristal d’Eric, discute blague salace avec les dragons les plus proches, tandis que son compagnon d’âme et Azerty se chamaillent comme un vieux couple. Aquaeth, la dragonne d’Eau émeraude, demande pour la millième fois à Pi si sa super crème méga hydratante plus est dans son paquetage. Althéa s’occupe obligeamment de vérifier les griffes de Firenth, son dragon cornaline. Loyath, dragon lapis-lazuli, boude dans son coin, tandis que Cassandre termine de fixer son équipement.
Naeth, dragonne aventurine de Peyn, montre son dernier ajout floral à Saeth, la dragonne diamant d’Azerty. Entre eux deux, la drylfée semble sceptique devant l’immense hache que tient difficilement Pao, croulant qui plus est sous les paquets de voyages.
Un peu plus loin, Nemée complimente avec impatience sa dragonne citrine, Soleth, pour qu’elle le laisse la monter. Tempoth, dragon cuivre, montre à sa cavalière, Elisabeth, sa dernière composition artistique tandis qu’elle boucle son harnais. Teneath, dragon-esprit lié à Albran, attend avec nonchalance que ce dernier finisse de regarder Althéa en rêvassant.
Enfin, dans un coin un peu reculé, Nawel monté sur Unith, son imposant dragon argent, observe la scène. Quand à Lenth, elle attend en se faisant les griffes sur un rocher.

Il manque plus que… Ah, la voilà. Paeth, dragonne malachite de Pao, apparaît soudain dans le ciel limpide du matin.

# Chaud devant ! # lance t’elle télépathiquement à la ronde.

La grande maladroite à le malheur de loucher, ce qui fait qu’elle a du mal a déterminer la position du sol par rapport à elle… et en conséquence lui donne une allure de vol franchement ivre, sans parler de l’atterrissage qui se résume plutôt à un crash à demi-contrôlé.

Résultat, c’est pour ainsi dire la panique organisée au sol. Les dragons et dragonniers s’écartent prestement de sa ligne de chute, évitant la collision en se téléportant temporairement au besoin.

Paeth finit par atterrir sur le ventre, laissant une grande traînée dans le sable, avant de s’arrêter, dans une grande éclaboussure latérale… juste sous le nez de Lenth.

Instinctivement, tout le monde retient sous souffle. Puis un rire sonore retentit… de la part de la Reine Or. Nullement courroucée, elle se secoue vigoureusement, envoyant tout le sable sur les autres, amusée.

# Les buffles d’eau étaient vraiment délicieux # lance t’elle à tous, pouffant de rire.

Tout le monde s’entre-regarde. Les voix télépathiques s’emmêlent.

# Pas si bête que ça la reine #
# Elle a compris que les buffles étaient là pour la mettre de bonne humeur #
# C’est une bonne pâte dans le fond #
# Oui, elle choisit de rire de sa réputation #
#… mais que dans ses bon jours #

Avec l’efficacité que confère l’habitude, Lael converse un bref instant avec Althéa et Cassandre pour peaufiner leur plan. Puis Lael rejoint Lenth. Elle vient donner une caresse sur le bout du museau de sa dragonne si capricieuse mais au cœur en or. Lenth lui fait un clin d’œil, et Lael y répond par un sourire complice.
Elle la charge rapidement, Lenth se laissant faire docilement. Une fois monté sur son dos, elle vérifie ses armes (arc et carquois dans le dos, épée contre le corps, poignard caché contre sa cheville gauche et filin dans son brassard en cuir) puis soupire. Elle aime partir à l’aventure, mais les circonstances lui pèsent. La fin du monde et sauver une vieille amie, rien que ça…

Elle regarde ses amis. Ça y est, les retardataires montent sur leurs dragons. Lael esquisse un sourire. Nemée a besoin de deux tentatives, montant à l’envers la première fois. Paf semble avoir du mal à tenir avec sa grande hache qui le déséquilibre. Enfin, tout le monde est prêt. Ils la regardent. Les 12 chevaliers-dragons d’Imaginaria…
Lael scrute l’escadrille avec fierté. Certes, beaucoup sont nigauds dans leur genre, pas forcément très dégourdis de leurs dix doigts, mais tous mettent leur cœur à l’ouvrage, et il n’y a rien de plus important que de croire en ce que l’on fait.

12 chevaliers-dragons… C’est toujours dans les grands rassemblements qu’un pincement au cœur les étreints. 13, ils étaient 13. Un chiffre maudit pour certains… Et-est-ce courut d’avance ? Nul ne le sait. Mais la blessure est là, aussi glacé que l’était le corps de Glath, aussi brûlant que ce que ressentait Pao en voyant la défunte Liu. Que seraient ils devenus avec eux ? *
Mais il faut laisser le passé au passé. Tant qu’ils auront une mission à mener, ils iront jusqu’au bout, et peut importe les pertes. Pour Imaginaria. Pour eux aussi. Pour que tout ça ne soit pas vain.

*Liu et Glath sont morts lors de la reprise de la capitale qui a mis fin à la guerre civile. Il a fallut attendre la dissipation du Bouclier de l’île avant que le nouveau système, à base d’Energie Résiduelle, se mette en place (cf « spasmes »), et il a suffit de ce court laps de temps pour qu’un Nemès pénètre sur l’île. Nul ne sait pourquoi, alors qu’ils emportaient l’ombre démoniaque de là où il vient, Glath et Liu ne sont jamais réapparut. Mais on dit que le dragon Givre, dans un accès de conscience, perçut sa noirceur intérieure, et décida de mettre fin à ses jours.

***

/hj/ je passe par hasard, et je vois que j'avais oublié de commenter les précédentes fois, sorry!
si les posts précédents se lisent facilement et avec un certain plaisir, le dernier m'a honnêtement désespéré. Non que ce soit mal écrit, mais il y a trop de noms, de caractéristiques particulières de dragons, etc. Trop de trop, si on peut dire...En bref, trop dense, trop confus pour ça soit vraiment agréable, on sent que tu veux vraiment tout mettre ce que tu n'a pas pu installer dans d'autres RPs et ça passe pas .
Cherche la simplicité sur ce coup Laelounette!
sinon ça va bien? ^^ /hj/

/hj/ t'inquiet j'suis d'accord avec toi lol nan mais je me suis piégé à faire autant de persos. Enfin surtout à vouloir que ce ne soit pas des 'fantômes'. Mais bon j'ai pas envie de changer d'avis XD Cette description des derniers préparatifs je vois pas comment j'aurais pu la faire autrement. Enfin j'aurais juste pu dire "Ils effectuent leurs derniers préparatifs en se chamaillant" mais bon, ça fait court lol Enfin je sais pas, j'avais envie d'une vue d'ensemble... Mais je suis tout à fait d'accord que ça fait brouillon.
Je fais ce que je peux XD Mais si t'as des idées pour que ça passe mieux je suis preneuse ^^ Courage pour la suite^^ J'me sens sadique d'un coup "-_-... on le perd on le perd ! pitiééé ne m'abannndonne paaaas, comment je vais faire sans mon critique préféré ? bou hou hou... Allez on s'accroche XD /hj/

/hj/ okay on va essayer XD /hj/

Les dragons commencent à s’impatienter. Il est temps de partir.

Lael arrête de rêvasser et fait signe à Lenth qui se redresse sur ses pattes.

« Je ne ferais pas de long discours » annonce la Gardienne, les regardant tous droit dans les yeux.

«Déjà parce que personne n’aime ça » commente t’elle avec le sourire, entraînant quelques rires.

« Mais surtout, » reprend t’elle avec force, « parce que vous savez ce qui nous attends. Vous connaissez les enjeux. »

Les chevaliers-dragons hochent la tête en signe d’assentiment. Pao tente de bailler discrètement, sans guère de succès. Lael l’ignore, concentrée dans son discours.

« La situation est critique, mais pas désespérée. Nous avons connus pire »

Nemée toussote de manière ostentatoire, avant de déclarer « Euh, sans vouloir t’offenser, c’est pas sûr. C’est la fin du monde quand même »

Lael lui lance un regard de braise. Le blondinet semble plus petit tout d’un coup.

« Terifa, c’est un mauvais souvenir pour nous tous. C'est aussi une aiguille dans le pied de notre cité depuis trop longtemps. Nous leur avons laissés une chance, ils ne l'ont pas saisie. Au lieu de se tenir à carreau, ils n'ont cessés d'attiser la flamme de la révolte sur toute l'île. Il est temps de leur rendre la monnaie de leur pièce... Chevaliers, en avant ! »

Alors Lenth décolle en pousse un rugissement qui fait vibrer toute la vallée. Répondant à l’appel de la reine, les dragons prennent leurs envols -dans un ensemble tout relatif.
En deux coups d’ailes, leurs corps puissants portent leurs compagnons d’âmes dans le ciel. Se plaçant en formation Fer de Lance ils attendent, concentrés, leurs coordonnées de vol –tout en faisant attention à ne pas entrer en carambolage avec le vol erratique de Paeth.

C’est Althéa qui leurs fournit télépathiquement -par le biais de Firenth- les instructions nécessaires. Puis Lael lève le poing. Alors tous les dragons disparaissent soudainement, laissant un vide trouble, presque vitreux, dans le ciel du matin.

***

C’est dans un ciel limpide, brûlant, dans une atmosphère de lave en fusion, qu’ils réapparaissent. Le calme du désert et sa chaleur accablante les prennent aussitôt à la gorge.

# Malheur je vais fondre # glapit Aeoth, le dragon cristal prenant un vol incertain avant de se ressaisir. # Et pas le moindre souffle d’air ! #

# Courage # compatis son compagnon en flattant son encolure.

Lael observe le paysage. Du sable à perte de vue… Aucun point de repère.
Si ce n’est le soleil, le dieu tout puissant du désert, encore bas sur l’horizon.

Quelques peu désorientés, les dragons consultent leurs boussoles internes en attendant de nouvelles directives.

Le plus dur est pour Saeth, dragonne diamant aveugle qui ‘voit’ grâce à une sorte « d’onde radar mentale ». Or ici très peu d’objets sont là pour donner l’écho. Ainsi elle ne perçoit qu’un néant, tout juste parcourus de quelques ondulations. Ainsi que les présences, rassurantes, des autres dragons à ses côtés. Elle s’y était préparé, et affronte l’épreuve avec philosophie et patience, laissant son cavalier, Azerty, la guider.

Lael vérifie rapidement leur plan de vol fournis par Althéa. Pour cela elle sort un petit instrument sphérique de sa poche, une sorte de boussole spatio-temporelle avec option holo 3D. Elle pianote rapidement dessus puis grimace en voyant l’hologramme animé. Le manque de point de repère, comme ici dans le désert, ne facilite vraiment pas la tâche lorsqu’on effectue la cascade osée de la téléportation. Ils ne sont pas vraiment à l’endroit prévus…

# A 30km près… ça manque de précision je te l’accorde mais ce n’est pas si mal #

La voix d’Althéa pénètre sans violence dans la tête de la Gardienne.

# Je ne dis pas le contraire. # lui répond Lael, vérifiant sa boussole magnétique. # Et puis nous ne subissons pas d’Aléas Temporels. Voilà un bon point pour nous. Il est toujours huit heures dix-sept. #

# Je confirme # commente tranquillement Lenth, tout en lançant un bref regard au dragon d’Althéa, du genre ‘J’suis ton copain mais ne me contredit pas où je m’énerve’.

Firenth lui renvoi un air mutin, innocent et joueur. Lael remarque leur manège et se raidit légèrement. C’est un petit rituel qu’elle connaît bien. Lenth croit que personne n’osera défier son autorité… et Firenth n’hésite pas une seconde à le faire, et avec un malin plaisir qui plus est. Souvent ça manque de peu de finir en pugillat, et la reine Or reste d’une humeur massacrante toute la journée. Ce dont Lael se passerait bien aujourd’hui.

Ce pourquoi elle lance, de manière plus précipitée qu'elle le voudrait, sur bande télépathique large # A tous. Direction 33° sud / sud-est. Nous avons plus de klick à parcourir que prévu, alors ne vous fatiguez pas inutilement. #

# Un peu plus de vol ne nous fera pas de mal. # lance Firenth, ravie du soleil brûlant.

La Gardienne lâche un discret soupir de satisfaction. Elle a réussit à leur changer les idées.

# Et puis on est bien ici # lance nonchalamment Soleth, dans son élément elle aussi. #Voyez l’éclat doré de mes écailles ! Ne suis-je pas resplendissante ? #

Aquaeth, la dragonne aquatique, émet un gémissement de dépit. # Eh parlez pour vous ! Moi je sèche à vue d’œil ! #

Lael sourit devant les réflexions des dragons. Elle se contente de rajouter : # Gardez un vol tranquille, et ne faîtes pas les fous. #

# Oh, c’est pas du tout notre genre # raille Aeoth.


***